BIOGRAPHIE

Originaire d’Ottawa (Ontario), Liliane Keeler est une artiste multidisciplinaire établie sur la Rive-Sud de Montréal. Diplômée en arts plastiques et en histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal, elle a également approfondi sa pratique de la mosaïque à travers divers cours, stages et formations à Montréal et à Paray-le-Monial, France. Son travail intègre la mosaïque, la peinture, le street art et l’installation, dans une approche artistique où la matière dialogue avec des enjeux contemporains d’ordre social et écologique. Engagée dans la transmission des savoirs, elle anime depuis plusieurs années des activités de médiation culturelle qui favorisent l’accessibilité à l’art et la participation citoyenne. Elle a participé à la création d’œuvres collaboratives en mosaïque, tant au Québec qu’en Europe, et son travail a été présenté dans des expositions individuelles et collectives au Canada et à l’international.
Liliane Keeler a reçu des bourses de création du Conseil des arts et des lettres du Québec ainsi que de la Ville de Boucherville. Elle est membre professionnelle du Regroupement des artistes en arts visuels du Québec et de l’Association internationale des mosaïstes contemporains. Ses œuvres figurent dans des collections publiques et privées, au Canada et en France.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
Artiste multidisciplinaire, j’explore les thèmes liés à la mémoire, à la vulnérabilité et à la résilience, ainsi qu’à la réparation comme acte poétique et social, en dialogue avec les enjeux environnementaux et la condition humaine. Mon engagement bénévole auprès des personnes vulnérables m’a permis de porter une attention particulière aux failles de notre société, nourrissant une pratique où l’art devient un moyen de témoigner, de questionner et de réparer symboliquement ce qui est brisé.
Par ailleurs, mon parcours en tant que designer de mode et couturière a profondément marqué mon approche artistique. Travailler le textile, observer la manière dont un vêtement se construit autour du corps – coudre, assembler, réparer – ces gestes résonnent aujourd’hui dans ma pratique de la mosaïque où la fragmentation, l’assemblage, la superposition, la juxtaposition et le jeu des textures deviennent un langage en soi.
Depuis quelques années, ma démarche explore les interactions entre mosaïque, peinture, installation et street art, en dialogue avec l’art conceptuel. Plus qu’un objet, l’œuvre devient une idée incarnée, où mémoire, fragilité et réparation se déploient à travers le processus, l’espace et l’expérience du spectateur. Parallèlement à cette démarche, j’explore la dimension conceptuelle de la mosaïque, une technique artisanale que je pratique avec des outils traditionnels – billot de bois, marteline, pinces – et des matériaux classiques tels que le marbre, la céramique, les smaltes et les pâtes de verre. À cette approche s’ajoute l’intégration d’éléments contemporains détournés ou recyclés auxquels j’offre une seconde vie. Ce savoir-faire me permet de mettre en relation de manière subtile, formes, textures, relief et nature. Ainsi, ma pratique artistique devient un terrain d’expérimentation où s’entrelacent matérialité et traces du temps.
Mon travail investit aussi l’espace public à travers des interventions in situ, où la mosaïque devient un acte de réparation. En comblant les fissures de trottoirs avec des fragments de matériaux, je crée des œuvres éphémères qui questionnent les gestes de soin et notre rapport au paysage urbain.